13 octobre 2012

La Belgique pas assez « francophone »!

A l’heure ou s’ouvre le 14ième Sommet de la Francophonie à Kinshasa, et à la veille des élections communales en Belgique, les propos de dirigeants nationalistes (ou plutôt indépendantistes) flamands font réfléchir. Pour « ces gens là », il y a bien longtemps que notre pays n’appartient plus à la francophonie. Vous l’aurez compris, le monde politique du nord ne veut plus de référence avec la langues française.
Et pourtant… Sans doute, démographiquement les francophones belges sont minoritaires. Un rapport de 57/43 en faveur de l' »autre » langue nationale, le Néerlandais. Certes, mais de là à vouloir se retirer de l’OIF (créée en 1970, lors de la Conférence de Niamey), il y a un pas que nous ne pouvons franchir.

Le sénateur Karl Vanlouwe (N-VA), a plaidé mercredi pour une sortie de la Belgique de l’Organisation de la Francophonie. Celui-ci dénonça, dans un communiqué, la participation belge au Sommet de la Francophonie à Kinshasa, assurée par le ministre des Affaires étrangères, Didier Reynders (MR), et le ministre-président de la Communauté française, Rudy Demotte (PS). L’adhésion belge devrait, selon lui, être reprise par la Communauté française, appelée aussi Fédération Wallonie-Bruxelles. Rien de moins.

On sait pertinemment que ces indépendantistes attendent avec grande impatience les résultats du scrutin municipal, et aspirent à la victoire de leur chef de file, Bart De Wever à Anvers, pour se positionner en force en 2014, qui verra les élections législatives. Une fois leur plan réalisé, et la positon de force nationale, ils espèrent aussi forcer la scission de la Belgique, et donc faire un état flamand. A ce niveau, il est compréhensible que le Français devienne une langue étrangère pour les « belges du nord« , d’autant que la situation se présente déjà dans les écoles, où les jeunes ne peuvent s’empêcher de choisir une autre langue que celle de Molière, dans les options linguistiques. Vous nous direz, au sud il y a belle lurette que le néerlandais passe à la trappe également, mais ici les raisons sont plus souvent d’ordre économiques, car à part dans les entreprises bruxelloises et dans les commerces à la Côte, le bilinguisme français-néerlandais n’a pas vraiment d’intérêt.

Comme le signalait le Ministre des Affaires Étrangères: « Si la Flandre devenait autonome, ce qui resterait de la Belgique serait d’autant plus francophone ». Alors, sortir de l’OIF ne semble pas pour tout de suite, et ne concernerait qu’une partie des belges. Ceux qui ne le parlent pas, ou qui ne veulent plus le parler. Car en fait, excepté la jeune génération, tous les néerlandophones comprennent et s’expriment très bien dans la seconde langue du pays. Deuxième, non pas en termes mathématiques, mais bien en quantité, puisque nous devons ajouter l’Allemand, langue officielle dans la « troisième » région, avec moins d’1 % de la population.

Petit territoire (30.528 km²), mais lourds problèmes communautaires. La dernière crise gouvernementale, et la plus importante, dura 541 jours. Nous nous attendons à ce que les problèmes récurrents d’appartenance linguistique ne trouvent leurs solutions qu’au terme du bon sens du citoyen-électeur (le vote est obligatoire), qui devrait déjà s’exprimer ce dimanche 14 octobre.

R.G.

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