Robert Genicot

Débuts des hostilités pour les élections de mai

voteelectroniqueDans moins de quatre mois, la Belgique -à l’instar de l’Europe- se plongera dans un dimanche d’élections, le 25 mai, avec la particularité de devoir exprimer son choix pour trois suffrages : les régionales, les fédérales et les européennes. Comme quoi, on ne fait pas les choses à moitié, dans ce petit royaume. Encore heureux que pour ce qui est des communes (mairies), la chose a été entendue en octobre 2012. Tous à l’abordage, à commencer par les divergences linguistiques et extrémistes. Dans un paysage politique particulier, pas facile de s’y retrouver.

Certes, ce n’est pas à nos amis africains que nous allons expliquer ce que représente une élection « difficile ». Mais pour la bonne compréhension, nous nous devons de mettre en avant la situation belge, avec trois langues officielles, trois régions, un gouvernement fédéral, et un siège des institutions européennes. Pour bon nombre d’électeurs, ce 25 mai ne veut pas dire grand-chose. En effet, on s’intéresse beaucoup plus à la vie communale, qu’à cette grande maison qu’est l’Europe, souvent décriée d’ailleurs par une grande majorité des habitants. Le peuple ne se retrouve pas, ou plus, dans des décisions la plupart du temps défavorables au commun des mortels. De plus, dans cette petite Belgique, la notion de séparatisme vaut son pesant d’or. Certains partis politiques en faisant leurs choux gras. C’est le cas de la N-VA (Nieuw-Vlaamse Alliantie – La Nouvelle Alliance Flamande), qui fait de ces prochaines élections un objectif national, afin d’accrocher le poste de premier ministre.

Comme dit plus avant, ces scrutins poseront des questions européennes, fédérales et régionales. Pour compliquer un peu plus, le fédéral, anciennement représenté par les députés et les sénateurs, se verra amputé de ces derniers. Ben oui, « ils » (les représentants eux-mêmes) ont décidé que le « Sénat » ne faisait qu’un moindre travail (d’où l’expression de « pas de sénateur »), et qu’il serait bon de revoir ses statuts. Ce qui fut émis verra le jour au lendemain du 25 mai. On nous dit aussi qu’il s’agit d’une question d’économies. Ça, on veut bien le croire… Vient alors se greffer certaines lois interdisant le cumul des candidats, entre région et fédéral, entre fédéral et Europe, en sus des places effectives et de suppléants. Un beau méli-mélo, que peu de monde comprend. Si vous ajoutez à cela, les spéculations pour d’hypothétiques alliances, avant même que les électeurs se positionnent, vous comprendrez très vite l’inintérêt du sujet de Sa Majesté Philippe, pour ce dimanche de mai.

Bien entendu, il faudra y passer, puisque le vote en Belgique est obligatoire. Nous ne vous cacherons pas, non plus, que de moins en moins d’électeurs s’adonnent à ce sport national. Les semaines à venir nous donneront le visage du futur royaume, déjà que nous avons un nouveau roi, et surtout une nouvelle reine, et nous ne manquerons pas de venir vous tenir au courant de l’évolution des choses, malgré le flou artistique que tout ceci entraîne.


Onirique Ontologie – La Belgitude

Onirique Ontologie Comme on n’est jamais aussi bien servi que par soi-même, je me permets de vous présenter mon dernier livre, composé de chroniques inspirées de la vie de tous les jours. Ces dernières furent publiées sur deux plates-formes, La Belgitude de Mondoblog par RFI (Radio France internationale) et le Podcast Journal. 109 pages de réflexions « dirigées », décalées, à méditer.Sous un format convivial (j’aime ce mot, il était souvent dans la bouche d’un collègue aussi convivial que ses dires…), pouvant se trouver au fond d’un sac, comme dans une poche. Je vous invite à la découvrir, et pourquoi pas en faire votre compagnon de voyage.

Le livre Onirique Ontologie - La Belgitude

N’oubliez pas qu’il existe également deux ouvrages photographiques sur Ostende, ma ville d’adoption, pouvant être consulté grâce au lien « Livres » dans la colonne de droite de ce blog.


Pourquoi vouloir couvrir les guerres ?

RFI_deuilJe ne vais pas, ici, rééditer ma profonde tristesse envers ces deux assassinats au Mali, des deux journalistes de RFI, Ghislaine Dupont et Claude Verlon, que je ne connaissais pas personnellement. Comme beaucoup, d’autres du reste,  je l’ai fait sur Facebook, mais je me pose la question de savoir : s’il faut continuer à couvrir les conflits armés, dans des contrées où l’intelligence est exclue ?

Si je reprends les propos de Madame Marie-Christine Saragosse, présidente de France Médias Monde, aux premières heures de la nouvelle, qui concluait « en l’absolue nécessité de continuer à aller dans ces régions, et donc à faire connaître au monde la réalité des choses », je pense que le prix à payer pour les personnes « envoyées spéciales » doit être bien pensé. Peut-on, sous le couvert de l’information, expédier des femmes et des hommes sachant que les risques sont importants, et que la mort est au bout du chemin ? Dans d’autres cas de « morts d’étrangers », le métier n’avait rien à voir avec le journalisme. Il s’agissait de touristes, de religieuses, de prêtres, de travailleurs, d’ingénieurs ou encore de militaires, comme au Rwanda, pour les paras belges.

Le débat est ouvert, pouvons-nous y réfléchir ensemble?


Qui veut tuer le « Père Fouettard »?

Sur le cul. Je tombe vraiment des nues, avec cette nouvelle pour le moins étonnante : l’ONU se penche sur le cas du « père Fouettard » (Zwarte Piet, en néerlandais), le fidèle compagnon de Saint-Nicolas. Et ben là… Pour les lecteurs qui ne connaissent ni Saint-Nicolas, ni le « père fouettard », il s’agit d’une fête belgo-néerlandaise pour les petits, qui inspira la naissance du Père Noël (bien que celui-ci soit également fêté en Belgique et aux Pays-Bas), avec le petit détail qui tue : le père Fouettard a le teint « basané ». Cette tradition se retrouve également dans le nord de la France.A l’aube de mes soixante automnes, je n’en reviens pas. Mais pourquoi, une organisation mondiale comme l’ONU (Organisation des Nations unies) se penche sur ce concept d’une fête enfantine. A quels titres des personnes « dites » intelligentes, intellectuellement parlant peuvent perdre leur temps à ce qui n’est pas un problème. Certes, le Grand Saint (comme on l’appelle) est de couleur blanche. Certes, son fidèle assistant à l’apparence plus bronzée que lui. Et alors, même si d’aucuns estiment que la « bonté » est représentée par Saint-Nicolas, qui offre des cadeaux aux tous petits, même si le « père Fouettard » fait peur à ces mêmes petites filles et garçons, cela ne représente rien d’autre que la « carotte et le bâton », la vie quoi.

En reprenant la définition de Wikipédia, nous trouvons :  La Saint-Nicolas est une fête traditionnelle dans plusieurs pays européens du Nord et de l’Est, mettant en scène Saint Nicolas qui donna naissance au personnage du Père Noël. Encore présent sous la forme de Saint Nicolas dans le nord et le nord-est de la France et en Belgique «où il distribue des cadeaux à tous les enfants sages, la nuit du 5 au 6 décembre». Tout est dit. Si vous êtes sages, vous recevez des cadeaux du Grand Saint, à l’inverse si vous ne l’êtes pas, alors attention le « père Fouettard » vous fera la leçon…

On aurait pu, au début du XXe siècle, affubler l’assistant d’un masque de dragon, par exemple, cela aurait sans doute eu les mêmes effets. Mais où les instances bien pensantes de l’ONU se trompent, c’est qu’en fait si Zwarte Piet est de couleur noir, ce n’est certes pas pour considérer cette couleur de peau comme des personnes inférieures, mais tout simplement (selon la légende) parce que le père Fouettard descend le premier dans les cheminées, afin que le grand Saint ne se salisse pas. Voilà! Alors, qu’on arrête avec ces considérations politiquement correctes. N’y aurait-il pas, des problèmes plus importants dans le monde pour justifier tous ces fonctionnaires de l’ONU ? Alors, Mesdames et Messieurs, occupez-vous d’autre chose, le travail ne manque pas, et laissez nos petites têtes blondes avoir -elles- encore des rêves !

L’arrivée de Saint-Nicolas dans une école de Tubize, en Belgique

La version alsacienne de Saint-Nicolas, déjà sans père Fouettard…

En 1956, Lucien Jeunesse chantait…
https://youtu.be/C7lz50SwPvo


Les Diables Rouges en route pour le Brésil

La folie des supporters des Diables Rouges (source SudInfo.be)
La folie des supporters des Diables Rouges (source SudInfo.be)

N’en déplaise à la France entière, nous -les « petits belges »- sommes en route pour la Coupe du monde de football de juin 2014 au Brésil, et ce sans passer par les barrages. Ben oui, nous n’avons peut-être ni pétrole, ni d’idée, mais nous possédons d’excellents joueurs de ballon rond. Certes, pour la plupart d’entre-eux, ils évoluent dans des championnats étrangers, le pourquoi qu’en coupe d’Europe, les clubs belges ne brillent pas, à l’instar d’Anderlecht, notamment. Mais nous n’allons pas bouder notre joie.

En ce qui concerne la récente compétition de qualification pour le Mondial de Rio, les « diables rouges » réalisent un parcours « presque » parfait. Sur les dix matches, huit victoires pour deux nuls. Pas mal ce renouveau du foot, et ce grâce à l’apport d’un ex-Mexico 1986, Marc Wilmots. Cet homme fit « des miracles » avec cette toute jeune génération, et toute la Belgique, Wallonne, Flamande et Germanophone trouve un point commun à la raison d’être… belge. Car, outre les politiciens qui ne voient que leurs portefeuilles, il existe bien d’autres raisons pour qu’un peuple vibre, pour peuple se reconnaisse, pour qu’homme ou femme regardent autrement la vie. Bien entendu, le football n’est qu’un divertissement (si on fait abstraction des énormes sommes d’argent mises en jeu), qui ravi les passions. Après douze années de purgatoire, à envier à personne (suivez notre regard…), la Belgique renoue avec la plus grande compétition, en terme de supporters et d’engouements.

On ne fera pas de grand discours quand au bien fondé de ce jeu, inventé par les britanniques, mais sachons toutefois reconnaître que cela fait du bien au moral de pouvoir crier haut et fort que nous ne sommes plus de simples « pousses-ballons », mais que notre équipe nationale peut aussi montrer du beau jeu, de la technique et « enfin » marquer des buts. On en connaît hors frontières qui se cherche depuis des mois, tout en touchant, bien évidemment, leurs plantureux salaires de footballeurs. Encore une fois, on ne vise personne…

Le constat est simple, la FIFA publiera demain, le 17 octobre, son nouveau classement après cette phase de qualification, et la « petite » Belgique se hisse au cinquième rang mondial, derrière l’Espagne, l’Allemagne, l’Argentine (excusez du peu) et la Colombie. Dans ce même classement, on doit descendre bien bas pour retrouver les « bleus », un peu aux « champs » ici partout, qui pointeront à la 20è place. Entre nos deux nations, on trouve de grands pays footballistiques comme… la Suisse ou les USA! On ne comprends pas bien là. Y aurait-il quelque chose de changé dans l’Hexagone? Sans doute, on ne peut être organisateur tous les quatre ans. Aller, on souhaite, quand même, bonne chance aux copains de Ribery, à moins qu’ils ne veillent garder leur classement pour pouvoir organiser leurs soirées de juin. Les matches des barrages du mois de novembre seront très importants pour tenter d’obtenir un billet vers Rio. Aller tout n’est pas encore perdu. Mais que cela fait du bien de pouvoir renvoyer l’ascenseur à certains journalistes sportifs (ou décrits comme tels), dans un domaine ou le « cocorico » n’est plus à démontrer.

Pour illustrer quelque peu l’état d’esprit, voici une parodie de la chanson « Formidable » de Stromae, par François Pirette, un humoriste bien belge qui sait de quoi il parle…

Le prochain classement FIFA (17 octobre):
1. Espagne 1513
2. Allemagne 1311
3. Argentine 1266
4. Colombie 1178
5. Belgique 1175
6. Uruguay 1164
7. Suisse 1138
8. Italie 1136
9. Pays-Bas 1136
10. Angleterre 1080
11. Brésil 1078
12. Chili 1051
13. USA 1040
14. Portugal 1036
15. Grèce 983

20. France 870


Et si la jeunesse savait communiquer

GSM Ados

Bon, vous l’aurez compris rien qu’en lisant le titre, ce billet est un petit coup de gueule envers la jeunesse moderne, mais pas seulement. Réflexion, humeur, tristesse, le tout s’imbriquant dans la tête, à voir ces jeunes filles (surtout) et garçons ne communiquant que par « phone » interposé. Non pas que cela me dérange de voir les écouteurs aux oreilles, et les pouces s’activer à souhait, non, mais quand même n’y a-t-il pas une autre manière de s’exprimer.

Sans doute, mais sur le coup je ne vois que cela. Au réveil, lorsque ce n’est pas de la nuit…, au coucher, la seule chose qu’ils ne se permettent pas d’oublier c’est le smartphone, pour les plus nantis, ou le portable tout simple, mais bien entendu avec la fonction SMS, en mains. Et alors, commence une activité affolante, que personne n’oserait venir interrompre sous peine de se voir traiter de tous les noms. Si je vous dis cela, c’est uniquement par pure expérience. En effet, il n’est pas facile, en 2013, d’éduquer une jeune fille de 14 ans, alors que pour discuter il faut sans cesse appuyer sur la même touche trois ou quatre fois. Non, le monde change, et pas nécessairement en bien. Le pratique de la chose, et le calme ambiant, tout relatif toutefois (car une fois les écouteurs en rade, et les haut-parleurs « faits pour »…), la situation devient quelque peu bruyante lorsque vous voyagez dans les transports en commun, par exemple.

Sans doute, suis-je vieux jeu, mais certainement pas fermé aux nouvelles technologies, puisque je vous écris via le net. Mais quand même. Certes, on peut aussi dire « où il y a de la gêne, il n’y a pas de plaisir… » Mais encore. La liberté de l’autre commence ou je m’arrête, d’emmerder le peuple avec ce tintamarre décibélien, comme si tout ce qui est personnel a vocation d’être pour les autres.

Je m’emporte, mais la seule raison ne vaut pas la peine d’en faire un fromage. Seulement, j’aimerais que mes jeunes compatriotes, et pourquoi pas du monde, prennent l’habitude de communiquer « aussi » normalement. Un dernier petit exemple : je revenais, pas plus tard qu’hier, du dentiste avec ma fille. Celle-ci me dit : « Regarde, papa, le garçon là-bas, c’est un copain d’école. » Bien, et alors me direz-vous ? Jamais au grand jamais, alors qu’ils étaient séparés par la seule rue, ils n’eurent, ni l’un ni l’autre, la présence d’esprit de traverser pour se parler. Non, mais par contre cinq-six SMS furent échangés en l’espace de quelques secondes…

Tout le paradoxe de la vie moderne… Allez, je vous laisse ici, je retourne vite à mes « mails », « courriels, « SMS », et autres sujets de conversation du 21e siècle.