Chercher le fric, même s’il faut écraser les sans emplois

Article : Chercher le fric, même s’il faut écraser les sans emplois
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8 novembre 2012

Chercher le fric, même s’il faut écraser les sans emplois

Secret de polichinelle ou pas, personne ne peut ignorer que nous traversons une énième crise en Europe. Crise économique, poussant les industriels à la délocalisation, et donc à la fermeture des usines. Le cas se présente avec la récente annonce des patrons de Ford à Genk (localité flamande située dans le Limbourg, et dont vous pouvez lire le billet ICI), plaçant dix milles emplois en porte-à-faux, mais bien cet exemple, s’il est spectaculaire dans les chiffres, cache toutes les fermetures de PME (Petites et Moyennes Entreprises) dont la Belgique est confrontée tous les jours.

Aux côtés de ceci, l’économie s’en ressent, et le gouvernement -si difficilement formé (plus de 540 jours de négociation)- doit trouver, pour boucler son budget 2013, plus de quatre milliards d’euros. Chose particulièrement ardue dans ces moments de crise, où chacun veut garder ses acquis et ne lâche rien. Tous les départements ministériels devraient contribuer à l’effort, mais comme la Belgique n’a rien de logique: ici, Monsieur, on ne fait pas comme ça.

La dernière histoire belge

En effet, petit pays (11.000.000 d’habitants), qui ne peut se défendre contre n’importe quelle attaque au point de vue militaire, dans l’état actuel du matériel et des hommes (il n’y a plus de service obligatoire), estime qu’il lui faut plus de moyens, et son Ministre, Pieter De Crem, refuse catégoriquement de diminuer le budget de la Défense. Donc, en voilà déjà un sur lequel on ne peut compter pour renflouer les caisses. Le second, et là arrive la dernière histoire belge, s’appelle Alexandre De Croo et vient de balancer une nouvelle taxe: « Celle visant les allocations des chômeurs, les prépensionnés et les syndiqués. »

Dans un premier temps, on croit rêver. C’est le 1er avril avant l’heure. Et bien non, c’est bel et bien une des propositions que ce cher ministre libéral déposa sur la table des négociations  du budget! Les réactions ne se sont pas faites attendre, et il est fort à parier que lors de la manifestation européenne, associée à la grève générale, de ce 14 novembre à Bruxelles, les regards se tourneront « aussi » vers ces propos dévastateurs du Ministre qui fit basculer la Belgique dans une trop longue crise gouvernementale.

Mais attend! Cette mesure, apprend-t-on dans la foulée, ne valait que par son côté revanchard d’une autre intention, des socialistes cette fois, de taxer les plus grosses fortunes du pays. Alors quoi, on ne sait pas discuter de choses enrichissantes pour le peuple? Il faut passer par des guéguerres pour faire avancer les choses? C’est vraiment du n’importe quoi, et si cela ne touchait pas aux plus faibles, on pourrait se croire dans une cours de récréation. Mais voilà, on veut bien admettre que cela ne passera pas, et qu’effectivement il s’agit d’une sorte d’intimidation, tout au plus de la provocation. Mais on ne joue pas avec les émotions, et le portefeuille des petites gens. Car quand on parle de taxer les chômeurs et les prépensionnés, on s’attaque aux couches les plus défavorisées de la société. Et de là à imaginer que l’an prochain, faute de trouver une solution à la relance économique, le budget de trouve encore, et toujours, déficitaire, une nouvelle mesure taxatrice toucherait la classe moyenne. Donc, tout le monde, ou presque.

Vous nous direz, mais on est déjà trop taxés. Oui, mais avec de telles décisions, nous serons « encore plus » la vache à lait des huiles ministérielles. La réaction des moins nantis, pour l’instant silencieux, ne devrait pas tarder, si cette mesure est encore envisagée. Il ne faudrait pas croire que l’exemple de la Grèce, de l’Espagne, ne peut toucher un pays comme la Belgique. Arrêtez de rêver, Messieurs les dirigeants.

Ceci écrit, on nous signale dans le même temps, une recapitalisation –à hauteur de 5.5 milliards d’€– de la Banque Dexia, celle qui plongea les « petits » épargnants dans une misère noire, allant jusque la perte total de leur patrimoine. Et dans un souci de continuation, la banque Belfius (née de la faillite de Dexia…) annonce la suppression de près de 1.000 emplois en Belgique, d’ici 2016.

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