Le rail belge serpente

Article : Le rail belge serpente
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1 octobre 2012

Le rail belge serpente

La guerre semble ouverte entre le rail belge et son ministre de tutelle, le socialiste Paul Magnette. En toile de fond, l’Europe et ses directives. Argument principal du Ministre, selon lui la position de l’Europe veut la scission de la SNCB (Société des Chemins de Fer Belges), en deux entités, l’une se focalisant sur l’Infrastructure, l’autre agissant en tant que Transporteur. Pour les syndicats, il n’est pas question de pratiquer la division complète en deux sociétés, mais bien de réformer en vue d’une seule société intégrée. Des enjeux perçus par deux visons différentes, qui verra une première action de 24h, ce mercredi 3 octobre 2012.

Certes, impopulaires les actions de grèves dans les transports en communs difficile d’en sortir. On ne fait pas d’omelette sans casser des œufs. Les navetteurs, qui se rendent à leur travail par ces moyens, deviennent les premières victimes des différents entre l’autorité et les travailleurs (qui généralement utilisent également le train…). Mais cela, les syndicats le savent parfaitement, mais ne peuvent trouver d’autres manières de se faire entendre, et en définitive mettre la pression sur les décisions du Ministre.
A contrario, il se dit que des négociations furent engagées, qui devaient aboutir à un compromis « à la Belge« , comme on a souvent l’occasion de le vivre, mais qu’elles furent stoppées pour cause du dépôt de préavis de grève. Sans doute. Mais que penser de la ligne de conduite de Magnette, visiblement plus enclin à s’occuper de son élection comme maire de Charleroi (élections prévues le 14 octobre), et donc de boucler le(s) dossier(s) avant de quitter son ministère.
Mais revenons à cette scission, dont les syndicats ne veulent même pas entendre le mot. Et pour cause! Avant 2005, moment de la première réforme, une seule société pour tout le rail belge. Celui-ci fut donc divisé en trois unités, mais toujours sous la même houlette, l’une devenant Infrabel (l’infrastructure), une autre les Transport (personnel roulant en engins), chapeauté par la Holding (s’occupant de la partie personnel des trois unités). Depuis ce moment, les premières difficultés apparaissent, surtout dans la communication entre les parties, et lorsque l’on sait qu’il y va de la sécurité des personnes transportées, on peut se poser des questions.
Faisant fi des problèmes existants, le ministre Magnette veut tout simplement, car il reçu des « ordres » du Premier Ministre, lors de l’accord gouvernemental, parvenir à ses objectifs de réductions de coûts, à cet éclatement de la SNCB, avec donc deux patrons indépendants, laissant la porte ouverte à la privatisation pure et simple.

Des exemples européens de pareille solution, et ne fonctionnant pas, nous viennent de la Grande Bretagne, de l’Estonie, et d’autres pays qui envisagent fortement de venir ou revenir à la solution d’une société intégrée (le tout sous une seule direction), comme aux Pays-Bas, par exemple. Même dans son pays, le commissaire européen aux transports, Siim Kallas se voit réfuté, lui qui prône pour la scission. Pour les syndicats (socialistes, chrétiens, libéraux et indépendants) l’attitude du Ministre ne peut être laissée sans réaction. Il faut savoir qu’en Belgique, plus de 50% des travailleurs (dans certains secteurs le chiffre est faible, tant la culture syndicale  est bien présente), ce qui détermine la force de ces organisations.

Les choses ne vont peut-être pas changer au terme de cette action, signalons également que le trafic international (Thalys et Eurostar) sera également à l’arrêt, mais avec un peu de bonne volonté de part et d’autre des solutions devraient être trouvées. Aussi, terminons par cette conclusion, dans le cas ou rien ne change, d’autres actions devraient voir le jour pour la seconde semaine d’octobre, et pourquoi pas venir perturber les élections communales (municipales)…

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